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La fabrication du cornet à pistons
Le métier de fabricant d'instruments de musique n'est pas un métier facile. Il est nécessaire pour les artisans de fabriquer, restaurer et réparer des instruments de la famille des bois, des cuivres, des percussions et des cordes frappées. 
Le cornet à pistons est un instrument de la famille des cuivres, constitué en grande partie d'un métal appelé laiton. Globalement, la constitution du cornet est faite : d'une embouchure, de trois pistons et d'un pavillon. Si on le regarde d'un peu plus près, il est en réalité beaucoup plus complexe qu'on ne peut l'imaginer. Ce chapitre parle donc de la fabrication du cornet à pistons. 

Les illustrations présentées tout au long du chapitre proviennent du journal "L'instrumental illustré" de 1910. Le cornet à pistons moderne est composé de la même manière, seulement le design change. 

 

Assemblage principale

Fabrication du cornet_1.jpg
figure 1
Ce premier assemblage du cornet (fig.1) est la partie centrale de l'instrument. La structure des 3 pistons accompagnés de leur coulisse. Sur cette image, on peut clairement apercevoir la différence de longueur des coulisses (voir La naissance du cornet).
Sur la seconde photo (fig.2), l'artisan y a ajouté la coulisse d'accord. Cette coulisse donne la possibilité aux cornettistes de s'accorder avec l'orchestre. Des causes comme : la température, l'humidité de la salle, etc. peuvent modifier la hauteur de son du cornet.
figure 2
figure 3
Le cornet à pistons complètement assemblé (fig.3). Il est composé essentiellement d'une embouchure, d'un tuyau principal rejoignant le pavillon en passant par les pistons, 3 pistons et des coulisses.  

Assemblage du pavillon

Le facteur d'instrument découpe une forme prédéfinie sur une planche de cuivre plate (fig.4).
- Ensuite, il plie cette pièce à l'aide d'un mandrin de manière à ce que les 2 extrémités se rejoignent.
- L'étape suivante est le martellement pour former le pavillon. L'artisan démarre de l'extrémité du tuyau jusqu'à la forme du pavillon.
- L'artisan joint les bords, les agrafe, brase le tout, écrouisse et martèle pour obtenir la forme et la rigidité voulue. 
- Le pavillon est retravaillé sur un mandrin en acier, ce qui assure les proportions choisies. Les bords du pavillon sont travaillés pour les solidifier. 
- Il travaille plus tard le pavillon à l'aide de gabarits pour former le modèle souhaité. Sur l'illustration (fig.4), le modèle représenté est celui d'un cornet monopole.
figure 4

Assemblage des pistons

Comme pour le pavillon, on découpe la pièce dans une feuille de métal (fig.5). Elle va être travaillée pour former une "coquille". Ce qu'on appelle "la coquille de la pompe" est un tuyau se trouvant dans le piston qui dévie le flux d'air vers le piston suivant ou vers les coulisses.
Avant de la souder, l'artisan mettra tout en œuvre pour que le diamètre de la coquille soit la continuité de la perce de l'instrument.
La pompe du piston (fig.6) est composée d'un tube et du haut de la pompe.
figure 6
Le tube de la pompe (fig.8) est percé de manière à ce que le flux d'air passe dans les coulisses et les autres pompes.
figure 8
Les coquilles (fig.10) sont soudées au tube. Si les coquilles sont trop longues, le surplus est rogné à la fraise. Pour que la pompe puisse être en fonction, l'artisan travaille le diamètre exact et sa forme cylindrique. 
figure 10
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figure 5
Les 2 composantes sont assemblées entre-elles (fig.7).
figure 7
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figure 9
C'est au tour des coquilles de jouer leur rôle (fig.9). Elles sont installées dans les trous percés.
figure 11
Les pièces (fig.11) qui composent les pistons de gauche à droite : chapeau du dessus, balustre, ressort chapeau du dessous, entre deux, fond de la pompe, 
figure 12
broche, bouchon, haut de pompe, bagues de ressort, borne (fig.12).
figure 13
Cette image (fig.14) représente la figure 13 avec les coudes et la 3e coulisse installés.  
correction pompe.JPG
figure 15
Ici (fig.16), le balustre est posé et la structure est donc complète. Elle est prête à recevoir les coulisses et les pompes. Elle porte le nom de "jeu de pistons".
Les trois tubes raccordés et soudés (fig.13), au milieu de l'image, sont la structure recevant les pompes. Les pièces qui ne sont pas encore installées représentent les coudes qui relieront la structure aux coulisses et la 3e coulisse.
figure 14
L'image (fig.15) nous montre à quoi ressemble une pompe installée dans la structure. On peut voir sur le 3e piston (à droite), l'installation de toutes les pièces qui forment le piston sauf le balustre.
figure 16

Assemblage des coulisses

figure 17
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Sur cette illustration (fig.17) sont présentés les tubes coupés avec précision pour former les coulisses de l'instrument. La longueur des tubes varie selon le modèle d'instrument et sa tonalité. Ces tubes, comme le pavillon, sont produits à partir d'une feuille de métal. 
Les tubes (fig.18) sont assemblés et soudés. Certains de ces tubes s'emboitent dans les autres. Ceux-ci sont les parties coulissantes. Une petite bague est installée pour les stopper. Ces parties coulissantes sont graissées par l'instrumentiste. Ce qui lui permet de les faire glisser à sa guise, de ne pas les bloquer et de ne pas les faire glisser et tomber de l'instrument.
fabrication 3.jpg
figure 18
figure 19
Ces pièces (fig.20) sont particulières puisque ce sont des tons. Celles-ci permettent au cornet de jouer dans la tonalité de si bémol et la. Aujourd'hui, le cornet n'étant joué qu'en si bémol, cette partie mobile est devenue fixe. Elle s'appelle branche d'embouchure.
Les tubes (fig.19) sont raccordés par 2 à l'aide de tubes appelés potence.
figure 20
figure 22
Diverses petites pièces fixées à l'instrument (fig.22) : des attaches permettant de lier deux tubes entre eux et avoir une meilleure solidité, un crochet qui est fixé à la branche de l'embouchure où l'instrumentiste pose son petit doigt, la clé d'eau qui permet de vider la condensation, des vis qui permettent de ne pas faire tomber les coulisses.

La lyre

La lyre (fig.23) est un petit pupitre. Celle-ci se fixe sur le cornet à pistons permettant aux musiciens de lire une partition tout en se déplaçant, ce qui est très utile pour les fanfares.
figure 23
La fabrication du cornet ci-dessus date du XXe siècle. Elle nous présente la manière de fabriquer un cornet monopole de la manufacture Couesnon & Cie. Cette manière de construire n'est pas différente d'aujourd'hui. Cependant, la technologie ayant bien évolué, certaines sociétés n'utilisent plus les mains d'un/des artisan(s) mais des machines industrielles. 
Les images et l'inspiration de ce chapitre proviennent de L'Instrumental, "L’INSTRUMENTAL ILLUSTRÉ dédié à Alexandre PETIT ", journal numéro 1, 1910.
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